Tour du Mont Blanc en 4 jours



samedi 31 juillet 2010

Quatrième étape : Champex - Chamonix

Dimanche 25 juillet - 05h du matin.

Il y a trois jours encore, je ne savais pas si je pouvais le faire. Et j'y suis! Le voilà enfin, ce quatrième jour tant attendu car il est synonyme de fin mais aussi de réussite (enfin, il faut encore le terminer!lol). Se blesser ou abandonner alors que je suis arrivée aussi loin serait une véritable déchirure. Je prends ma motivation à pleine main... et j'y go.

Pour cette dernière journée, nous nous sommes levés tôt, aux environs de 5h (pour pas changer). A 5h30, nous sommes déjà sur la route. Il nous reste à réaliser plus que 45km et 2500m D+. Une peccadille comparé aux 130km que nous avons déjà accumulé en 3 jours et leurs 6500m de D+. Mais quelle peccadille...

Nos premiers pas seront à la frontale sur de l'asphalte. Une petite mise en jambe avant d'attaquer Bovine, qui sera l'une des deux difficultés de l'étape avec la Tête aux vents. Une montée de 7km pour atteindre 1987m d'altitude alors que nous partons de 1477m... La montée n'est pas facile. On pourrait la comparer  à une succession de marches dont la hauteur varie entre 50/100cm de hauteur. La tête fait avancer les jambes qui renâclent à tenir le rythme. Perso, j'ai une douleur lancinante au genou droit dès que je déplie la jambe, une tendinite selon moi, mais je positive et j'avance. C'est certainement pas une douleur aussi désagréable soit elle qui m'empêchera de terminer ou m'obligera à prendre des raccourcis. D'ailleurs, je décide de ne pas en parler à Stef pour qu'il ne prenne pas la seconde option arrivé au Col des Montets. Eh oui, il prend énormément soin de moi et est très attentif à mon état physique. Mais ce serait tout de même le comble que lui, m'oblige à prendre un raccourci pour une douleur, alors que deux ans plus tôt, il avait pris le départ de l'UTMB avec une tendinite qui l'obligera 40km plus loin, d'abandonner au risque de se casser le tendon...
Revenons à cette montée... Même si elle était difficile, grâce au lever de soleil  le paysage revêtait de minutes en minutes de nouveaux habits. Et arrivé au sommet... c'est un autre monde! Malheureusement pour vous, jamais les photos ne reflèteront ce moment.


La descente jusqu'au col de la Forclaz sera rapide. Malheureusement. Car c'était les derniers instants durant lesquels nous étions totalement déconnectés du monde réel. Nous sommes dimanche, aussi à partir du col, nous croiserons de nombreux randonneurs qui se lancent dans les sentiers pour une journée nature. Et le réseau routier sera également beaucoup plus présent tant au niveau sonore que visuel.
La descente sur Trient se fait en 15 minutes à peine. Forcément vu la verticalité de la pente que le sentier serpente à peine. Un peu comme la montée jusqu'à Catogne qui sera elle, beaucoup, beaucoup plus longue. La fatigue accumulée fait ses dégâts et le moral... il s'en va et il revient, il se contente de tout petits rien. Néanmoins, c'est le mental qui me fera avancer et je réalise à quel point il a son importance dans de tels challenges. C'est lui qui t'encourage et te fait avancer au lieu de prendre la solution de facilité qui serait de prendre le bus qui te mène direct à Chamonix. On est tous capable de se dépasser faut il encore s'en donner les moyens physique, puis croire en soi et être capable de se faire mal si besoin était.
Stef aussi souffre. Ou plutôt il a faim, pour une fois que ce n'est pas moi qui passe pour l'estomac sur patte. Malgré tout, il avance et rapidement. Beaucoup plus rapidement que moi. Au point qu'il devra m'attendre et même faire demi-tour de peur de m'avoir perdu. Le dernier km jusque Catogne se fera sur un balcon qui nous offre la vue sur la frontière franco-suisse et le barrage d'Emosson.


La descente jusque Vallorcine sera longue. Et invilontairement, nous prendrons un détour qui rallongera le chemin. Un bonheur quand nous pouvons enfin nous asseoir à la terrasse d'un bistrot. Après un sandwich et un coca, nous attaquons la deuxième partie du chemin.

Plus que 23km et 900m D+. Jusque le Col des Montets, un faux plat montant.
Jusque la Tête aux Vents... Une vraie montée... En 10 minutes, voici la vue qu'on a sur le col des montet d'où nous sommes partis.

Arrivé au sommet, le panorama sur la vallée de Chamonix est magnifique.

Et je vois enfin un chamois. Sur 4 jours, ce sera le seul que j'aurais vu mais de près, de très prés.

Prochaine étape, Le Flégère. D'ailleurs, on peut la voir. Je pensais y arriver en peu de temps alors qu'il me fallut plus d'une heure. Heureusement, la vue était magnifique et nous avions le soleil mais plus d'eau.
Aussi quand nous y sommes enfin arrivés le coca fut encore plus apprécié. 

Avec l'aide de Stef, j'irais puiser au fond de moi pour cette dernière descente de 7km. Ma motivation, une glace framboise/chocolat. Et je vous jure, elle a été délicieuse.


Après être tombée dans les bras de Stef quand la boucle fut enfin bouclée, une douche bien méritée (avec du vrai shampoing), une petite sieste au soleil, nous passerons la soirée en amoureux au restaurant.

Un vrai Bonheur !


4 commentaires:

  1. C’est la première fois que quelq’un à parlé de moi dans un blog. C’est bien meme si c’est pas vraiment mérité. Je suis arrivé à Coumayeur après cinq jours, bien épuisé et toi et Stefan, vous êtes revenues à Chamonix après quatre jours. Plutôt magnifique. Félicitations Marie, tu a très bien fait. J’ai été ravi de rencontrer vous deux. Peut-etre on se croise un jour sur le chemin du TMB.

    RépondreSupprimer
  2. Hello!

    Suis super contente que tu ai retrouve le blog!Et si on a parle de toi,c'est normal...tu es l'une des personnes qui auront marque notre TMB!
    La nous sommes a nouveau en vacances a la montagne a La Clusaz aussi on te répondra moins brièvement a notre retour!

    Bise
    Marie

    RépondreSupprimer
  3. Moi aussi je suis super content de reprendre contact. Passe de bonnes vacances. Je suis en Angleterre chez mes parents après une semaine en Suède. On se parle bientôt.

    bises

    Jeremy

    RépondreSupprimer
  4. une très belle leçon de courage que tu donnes là Marie, en tout cas à moi
    je note et surligne ta phrase "On est tous capable de se dépasser faut il encore s'en donner les moyens physique, puis croire en soi et être capable de se faire mal si besoin était."
    combien de fois coach m'a-t-il poussé parce que le moral n'était pas là !
    encore bravo !!
    très forts !
    des bises à tous les deux
    Carole

    RépondreSupprimer